Le marketing au service de la conservation de la biodiversité

Si l’on met de côté les professionnels et les experts du domaine, pour diverses raisons, une grande partie de la société tressaille lorsqu’elle entend le terme « marketing » ou « commercialisation », pour beaucoup le concept a un aspect péjoratif qui sent l’arnaque, qui a le goût de la tromperie ; parfois, lorsque quelqu’un veut discréditer une idée, il dit automatiquement : c’est du pur marketing ! Lorsque quelqu’un prend une mauvaise décision d’achat, il justifie son erreur en disant « j’ai été victime du marketing » ; plus encore, lorsque le mot est associé aux expressions « faune sauvage », « biodiversité », « conservation » ou « durabilité », la méfiance devient capitale, la plupart considèrent comme un péché de l’utiliser en lien avec tout ce qui a trait à la nature, beaucoup trouvent impensable que quelque chose d’aussi « sale » puisse aller de pair avec quelque chose d’aussi important.

Le marketing et la biodiversité

La vérité est que, malgré sa mauvaise réputation, le marketing est un processus qui sert d’outil pour une variété d’objectifs, et l’un de ces objectifs peut et doit certainement être la conservation de la biodiversité.

Ainsi, Philip Kotler (considéré comme le père du marketing) le conceptualise comme : un processus administratif et social grâce auquel certains groupes ou individus obtiennent ce dont ils ont besoin ou ce qu’ils veulent à travers l’échange de produits ou de services ; à cette définition théorique, il faut ajouter une autre composante considérée par de nombreux experts du domaine comme fondamentale : la valeur, comprise comme l’élément d’échange pour satisfaire les besoins entre les groupes et les individus qui interagissent et qui peut être de nature diverse, par exemple, la valeur économique, sociale, culturelle, etc. En d’autres termes, nous pourrions alors comprendre le marketing comme un processus administratif et social grâce auquel certains groupes ou individus obtiennent ce dont ils ont besoin ou envie par l’échange de valeurs contenues dans des produits ou des services.

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Ceci étant dit, et compte tenu du fait qu’une lecture superficielle des termes inclus dans la définition ci-dessus peut sembler étrangère et même opposée à la conservation de la biodiversité, il est utile de faire les considérations suivantes :

  • 1.- La biodiversité est sans aucun doute l’une des principales sources de valeur pour les êtres humains, par conséquent, la satisfaction de nos besoins et de nos désirs a pour base fondamentale son existence et la continuité des dynamiques naturelles qui la soutiennent, puisque la vie humaine n’est pas possible sans le milieu naturel qui lui donne naissance.
  • 2 – Malgré les postures puristes, depuis que l’Homo sapiens sapiens est apparu à la surface de la terre, il a utilisé les différents éléments de la biodiversité comme produits, base de produits ou noyau de services pour satisfaire ses besoins.
  • 3 – La conservation de la biodiversité a comme un de ses piliers fondamentaux son utilisation durable (reconnue par le PNUE, le WWF et l’UICN) et cela nécessite sans aucun doute l’échange de produits ou de services entre groupes ou individus.
  • 4.- La conservation de la diversité biologique ne peut être possible sans comprendre les processus sociaux et administratifs qui, dans la dynamique de l’anthropocène, ont un impact sur celle-ci.

Que nous soyons d’accord ou non, les êtres humains ne se soucient que de ce qui leur apporte des avantages tangibles (valeur), qui peuvent être des avantages culturels, monétaires, sociaux ou de survie.

Objectif Biodiversité